
Paola Yacoub
" "How will it end", is not the right question", Down-town, Beirut, 2020, 2020
Gelatine silver print on baryta paper
Unframed 78 x 78 cm
Framed 82.5 x 82.5 cm
Framed 82.5 x 82.5 cm
05.02.2020 L’action de photographier s’ancre par le sol dans la trame des actions intentionnelles en jeu. Elle agrège dans l’action un certain nombre d’éléments discontinus susceptibles de construire un autre...
05.02.2020
L’action de photographier s’ancre par le sol dans la trame des actions intentionnelles en jeu. Elle agrège dans l’action un certain nombre d’éléments discontinus susceptibles de construire un autre horizon de sens.
Nous avions choisi de laisser ces sols insaturés, de faire comme si rien n’est encore joué. Nous ne nous aventurions pas à dire le devenir de ces sols dans nos actions.
Depuis, certains de ces sols, le mur phénicien, ont supporté les événements du Centre-ville, manifestations, occupations, intrusions, qui ont bouleversé le Liban.
Aujourd’hui, nous savons en regardant ces photographies que ces événements y ont eu lieu. Nous faisons un usage prospectif de ces images de sol et de leurs descriptions. Ces photographies ont contracté des événements ultérieurs à la prise de vue. Mais sont- elles saturées pour autant ?
En revenant au sol tel quel, le sol de la prise de vue, nous revenons
à l’origine. Une fois de plus, rien n’est joué. Des événements sont à venir sur ces sols, l’histoire dira lesquels. Mais quels qu’ils soient, ces images gardent une capacité un peu magique : celle de contracter par avance le devenir des hommes, et cette capacité reste intacte, inépuisable.
21.10.2020
Cette photographie a été présentée intacte lors de l’exposition Radical Grounds (19.09-25.01.2020) à la galerie Marfa située sur le port de Beyrouth.
Son titre a déterminé son avenir. L’expression « How will it end, is not the right question », vient des opposants de Hong Kong.[1]
Elle est écrite sur une des pierres de ce sol phénicien incliné. Sur ce sol se sont aussi déroulés les mouvements d’opposition du 17.10.2019 « Tous, ça veut dire tous ! ». Mais cette photographie a été aussi abîmée par les deux explosions qui ont eu lieu au port de Beyrouth le 04.08.2020 et qui a détruit une partie de la ville. Elle en porte les stigmates.
Elle a ainsi contracté physiquement les explosions. Cette photographie produit un passé et un futur propre à ce sol. Elle nous convie à faire l’expérience esthétique des solidarités secrètes qui nous lient. Par les sols à ceux qui nous ont précédés par-delà le temps. Elle libère ainsi un espace de circulation aux œuvres issues des sols de Beyrouth.
[1] Elvia Wilk, The protests in Honk Kong, « How will it end, is not the right question », n+1, 22.11.2019
L’action de photographier s’ancre par le sol dans la trame des actions intentionnelles en jeu. Elle agrège dans l’action un certain nombre d’éléments discontinus susceptibles de construire un autre horizon de sens.
Nous avions choisi de laisser ces sols insaturés, de faire comme si rien n’est encore joué. Nous ne nous aventurions pas à dire le devenir de ces sols dans nos actions.
Depuis, certains de ces sols, le mur phénicien, ont supporté les événements du Centre-ville, manifestations, occupations, intrusions, qui ont bouleversé le Liban.
Aujourd’hui, nous savons en regardant ces photographies que ces événements y ont eu lieu. Nous faisons un usage prospectif de ces images de sol et de leurs descriptions. Ces photographies ont contracté des événements ultérieurs à la prise de vue. Mais sont- elles saturées pour autant ?
En revenant au sol tel quel, le sol de la prise de vue, nous revenons
à l’origine. Une fois de plus, rien n’est joué. Des événements sont à venir sur ces sols, l’histoire dira lesquels. Mais quels qu’ils soient, ces images gardent une capacité un peu magique : celle de contracter par avance le devenir des hommes, et cette capacité reste intacte, inépuisable.
21.10.2020
Cette photographie a été présentée intacte lors de l’exposition Radical Grounds (19.09-25.01.2020) à la galerie Marfa située sur le port de Beyrouth.
Son titre a déterminé son avenir. L’expression « How will it end, is not the right question », vient des opposants de Hong Kong.[1]
Elle est écrite sur une des pierres de ce sol phénicien incliné. Sur ce sol se sont aussi déroulés les mouvements d’opposition du 17.10.2019 « Tous, ça veut dire tous ! ». Mais cette photographie a été aussi abîmée par les deux explosions qui ont eu lieu au port de Beyrouth le 04.08.2020 et qui a détruit une partie de la ville. Elle en porte les stigmates.
Elle a ainsi contracté physiquement les explosions. Cette photographie produit un passé et un futur propre à ce sol. Elle nous convie à faire l’expérience esthétique des solidarités secrètes qui nous lient. Par les sols à ceux qui nous ont précédés par-delà le temps. Elle libère ainsi un espace de circulation aux œuvres issues des sols de Beyrouth.
[1] Elvia Wilk, The protests in Honk Kong, « How will it end, is not the right question », n+1, 22.11.2019
Exhibitions
When the image is new, the world is new, group exhibition at Marfa' 2020Courtesy of Marfa’ Projects
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